ÉTUDE PERSPECTIVE: l'innovation au service d'un dépistage personnalisé du cancer du sein

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Nouvelle PERSPECTIVE
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    Lundi 9 décembre 2019

Un deuxième projet de recherche devient partenaire de PULSAR: l’étude PERSPECTIVE. Dirigée par Jacques Simard, titulaire de la Chaire de recherche en oncogénétique à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec Université Laval, et codirigée par Anna Maria Chiarelli, professeure de l’Université de Toronto et chercheuse principale pour Action Cancer Ontario, l’étude PERSPECTIVE innove: la contribution des participantes se fait entièrement en ligne.

Les participantes à l’étude n’ont pas à se déplacer, car tout se fait à la maison. C’est une première à l’Université Laval pour un projet de recherche avec une composante génétique. Pour y arriver, l’équipe de PERSPECTIVE et celle de PULSAR ont travaillé main dans la main: «L’équipe de PULSAR nous a écoutés, a analysé nos besoins et a été en mesure de nous proposer une solution numérique à la fine pointe de la technologie», souligne le professeur Simard.

PULSAR a aussi permis à l’équipe de PERSPECTIVE de s’assurer de la sécurité des données recueillies. «Nous récoltons des données personnelles dans le cadre de cette étude. Donc pour nous, la sécurité des données est fondamentale et prise très au sérieux», affirme le professeur Simard. Avec PULSAR, les données des participantes sont stockées au Centre de valorisation des données de l’Université Laval, une infrastructure gérée selon les plus hauts standards de sécurité, inspirés des mesures en vigueur au Département de la Défense des États-Unis. Rien de moins.

Qu’est-ce que l’étude PERSPECTIVE?

Les recommandations pour la participation au Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) sont basées essentiellement sur un seul critère d’éligibilité: l’âge. Pourtant, le risque de cancer du sein varie d’une femme à une autre.

PERSPECTIVE évalue donc une nouvelle stratégie qui pourrait améliorer le dépistage par mammographie en tenant compte du risque de chaque femme. Pour y arriver, l’étude s’intéresse aux enjeux d’acceptabilité ainsi qu’aux enjeux organisationnels et éthiques de la mise en place d’une approche de dépistage basée sur le risque individuel dans le système de santé publique.

À la base de l’étude: de grands progrès scientifiques

Plusieurs facteurs influencent le risque de développer un cancer du sein. Parmi ceux-ci: les facteurs de risque génétiques. Grâce à de récentes percées scientifiques, on comprend mieux ces facteurs. Un consortium regroupant plusieurs centaines de chercheurs internationaux, dont fait partie l’équipe du professeur Simard, a mis au point un score de risque de cancer du sein qui inclut près de 300 variations génétiques. Ces nouvelles connaissances peuvent maintenant être mises au profit de la détection précoce et de la prévention du cancer du sein grâce à un outil novateur : BOADICEA.

L’outil BOADICEA permet de combiner à la fois les informations génétiques et d’autres facteurs de risque déjà connus: âge, antécédents familiaux, facteurs hormonaux, habitudes de vie et densité mammaire. Concrètement, dans le cadre de l’étude PERSPECTIVE, cet outil permettra à l’équipe d'évaluer la catégorie de risque de chaque femme. On proposera ensuite aux participantes un plan d’action adapté à leur catégorie de risque.

 «Tout dépendamment de la catégorie de risque, le plan d’action pourrait proposer de ne rien changer au dépistage qui est actuellement offert au Québec par le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQCDS), d’augmenter la fréquence des mammographies de dépistage ou de les débuter avant 50 ans, ou encore d’ajouter d’autres examens comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM)», explique la Dre Jocelyne Chiquette, médecin responsable du PQDCS de la région de la Capitale-Nationale et chercheuse au CHU de Québec-Université Laval qui collabore à PERSPECTIVE.

Les femmes sont-elles prêtes à connaître leur risque de développer un cancer du sein?

Les résultats d’une enquête récente menée auprès de 4 200 femmes de 30 à 69 ans dans quatre provinces canadiennes indiquent que les femmes sont intéressées à connaître leur risque de cancer du sein. «On constate également que les femmes seraient prêtes à adapter leurs stratégies de dépistage en fonction de leur risque», indique le responsable de cette étude, le professeur Hermann Nabi de la Faculté de médecine de l’Université Laval, chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval et cochercheur du projet PERSPECTIVE.

L’étude PERSPECTIVE tiendra également compte de certains enjeux psychosociaux, par exemple l’anxiété ou les inquiétudes potentielles liées à la connaissance du risque de développer ce cancer. «Ces enjeux doivent être considérés, car ils influencent la qualité de vie des femmes qui participent aux programmes de dépistage», soutient le professeur Michel Dorval de la Faculté de pharmacie de l’Université Laval, chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval et cochercheur au sein de l’équipe de PERSPECTIVE.

10 000 femmes : 5 000 au Québec, 5 000 en Ontario

Le professeur Simard et son équipe souhaitent recruter 10 000 femmes âgées de 40 à 69 ans – 5 000 au Québec, 5 000 en Ontario. Au Québec, le recrutement a lieu dans les régions de la Capitale-Nationale et de Lanaudière. Pour participer à l’étude, les femmes ne doivent pas avoir eu un diagnostic de cancer du sein et doivent avoir passé une mammographie dans l’une des cliniques de radiologie participantes.

Les participantes doivent remplir un questionnaire pour documenter des facteurs pris en compte dans l’évaluation du risque. Leur mammographie permettra d’obtenir l’information sur la densité mammaire. Un prélèvement de salive à faire de chez soi et à envoyer par la poste servira à analyser les marqueurs génétiques. 

Les résultats sont ensuite transmis à la participante ainsi qu’à son médecin ou à son infirmière praticienne spécialisée (IPS). À partir de là, la femme pourra discuter avec son professionnel de la santé des options de dépistage qui s’offrent à elle. Après la transmission du résultat, les participantes seront invitées à remplir deux questionnaires de suivi.

Intéressée à participer à l’étude PERSPECTIVE?

Pour connaître tous les détails et voir si vous êtes admissible, visitez le site de l'étude