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Publié à
Mardi 5 mars 2019
NutriQuébec, la plus vaste étude prospective encore jamais réalisée sur les habitudes de vie à long terme des adultes québécois, s’amorcera en juin. Ce projet de recherche a reçu le sceau Projet de marque en santé durable, Alliance santé Québec.
Sur plusieurs années, des chercheurs québécois recueilleront une multitude de données auprès des participants à leur projet. Ces données concerneront leurs habitudes alimentaires, leur activité physique, leur sommeil, leur consommation (tabac, alcool, drogues), leur accès financier aux aliments et leur état de santé global (physique, mental, qualité de vie).
Ce projet est réalisé dans la cadre du plan d’action interministériel 2017-2021 du gouvernement du Québec qui vise l’atteinte, d’ici 2025, des neuf cibles de la Politique gouvernementale de prévention en santé dévoilée à l’automne 2016.
Parmi ses cibles, le gouvernement du Québec souhaite que plus de la moitié des Québécois et des Québécoises consomment un minimum de cinq portions de fruits et de légumes par jour. L’Organisation mondiale de la Santé recommande d’ailleurs «de consommer plus de 400 g [l’équivalent de cinq portions] de fruits et de légumes par jour pour améliorer la santé en général et réduire le risque de certaines maladies non transmissibles [ex. : maladies cardiovasculaires, certains types de cancers, diabète et obésité]».
Selon l’étude québécoise PREDISE publiée en décembre 2018 dans le Journal canadien de cardiologie, «moins de 25 % des participants [adultes francophones de cinq régions du Québec ayant accès à Internet] suivaient les recommandations du Guide alimentaire canadien [version 2007] en ce qui concerne la consommation de légumes et de fruits [au moins sept ou huit portions par jour, selon leur âge et leur sexe]».
Accent sur le suivi et l’analyse des habitudes alimentaires
Le gouvernement du Québec finance le projet NutriQuébec pour évaluer les impacts de sa politique (PGPS) ainsi que pour suivre et analyser l’évolution des habitudes alimentaires des adultes québécois. Le Réseau de recherche en santé cardiométabolique, diabète et obésité soutient également financièrement ce projet.
«Très peu de données fréquentes et détaillées existent sur les habitudes alimentaires de la population québécoise, indique Catherine Laramée, nutritionniste et professionnelle de recherche dans l’étude NutriQuébec. L’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, qui porte notamment sur les habitudes alimentaires des Canadiens, est réalisée environ tous les dix ans. Elle ne suit jamais les habitudes alimentaires des mêmes participants dans le temps, notamment pour savoir s’ils vont développer ou non des problèmes de santé. L’originalité du projet NutriQuébec, c’est de vouloir obtenir une grande cohorte de participants pour les suivre dans le temps, de façon à essayer de mieux comprendre les raisons pour lesquelles les gens restent en santé.»
Sous la direction scientifique de Benoît Lamarche, professeur titulaire et chercheur à l’École de nutrition de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, l’équipe interdisciplinaire est composée de chercheurs de l’Université Laval (Ariane Bélanger-Gravel, Sophie Desroches, Simone Lemieux), de l’Université McGill (David Buckeridge), de l’Université de Montréal (Lise Gauvin), de l’Institut national de santé publique du Québec (Céline Plante) et de Statistique Canada (Didier Garriguet). Les professionnelles de recherche de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, Catherine Laramée et Annie Lapointe, et des étudiants en nutrition collaborent également à la recherche.
30 000 participants recherchés
Les chercheurs de NutriQuébec souhaitent recruter jusqu’à 30 000 adultes dans toutes les régions du Québec et de tous les niveaux socio-économiques. Durant au moins quatre ans, les participants devront remplir, une fois par année, sur le site Web sécurisé de NutriQuébec, divers questionnaires sur leurs habitudes de vie. Pour le volet sur les habitudes alimentaires, ils utiliseront aussi un outil Web développé à l’INAF, le Rappel alimentaire de 24 heures sur plateforme Web, afin de répertorier à trois reprises durant un mois les aliments qu’ils ont consommés dans une journée. Les chercheurs mesureront également d’autres facteurs qui peuvent avoir des impacts sur leurs habitudes alimentaires comme le niveau d’activité physique et les habitudes de sommeil.
PULSAR sera en charge de la gestion des données personnelles recueillies, de façon éthique et sécuritaire, pour assurer leur confidentialité, dans le plus grand respect des lois en vigueur au Québec et au Canada, et selon les politiques en matière de sécurité de l’information de l’Université Laval.
L’inscription des participants s’effectuera sur le site Web de NutriQuébec. En retour de leur contribution, ces derniers recevront gratuitement leur bilan alimentaire annuel. «Ils contribueront à aider les chercheurs à identifier les facteurs qui influencent le plus la santé et à améliorer la santé de tous les Québécois et Québécoises en orientant les politiques sur les saines habitudes de vie», souligne Catherine Laramée.
En fonction des sources de financement disponibles, l’équipe de NutriQuébec souhaite que son projet se poursuive durant 25 ans. Tout au long du projet, elle partagera ses résultats préliminaires aux organisations publiques (ex. : gouvernement du Québec, INSPQ, Statistique Canada), aux autres chercheurs et aux citoyens, lors d’activités de transfert de connaissances (conférences, journées de formation continue) et dans des publications scientifiques, sur son site Web et sa page Facebook.