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    Mardi 10 décembre 2019

La santé durable est un concept somme toute assez récent et dont la portée est immense puisqu’il réfère à l’ensemble des facteurs qui influencent la santé humaine et le bien-être. Mais comment mesure-t-on la santé durable? Quels outils choisir? Quels questionnaires compléter? Pour mener plus loin la recherche en santé durable, les différents intervenants doivent assurément pouvoir utiliser un même langage scientifique. Ce qui, disons-le, n’est pas une mince tâche… 

Par où commencer? 

D’abord, il importe d’identifier les dimensions d’intérêts pour l’étude de la santé durable. Puis, il faut déterminer les bases de données, les outils et les mesures qui permettront de les exploiter. Pour ce faire, PULSAR a mis en place, avec divers panels d’experts, des comités de travail novateurs portant sur différents thèmes associés à la santé durable. À ce jour, seize comités regroupant les expertises de plus de 200 chercheuses et chercheurs de l’Université Laval ont été créés. 

Comme en témoigne Simon Beaulieu-Bonneau, professeur adjoint à l’École de psychologie de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval, les travaux développés par ces panels d’experts sont un pas de plus vers une recherche plus collaborative et interdisciplinaire. «En participant au comité de PULSAR sur la cognition, j’ai eu l’occasion d’échanger avec des collègues de mon unité et d’autres disciplines sur l’utilité et l’accessibilité de plusieurs types de mesures. Cela nous force à repenser notre domaine d’expertise selon la perspective de chercheurs d’autres domaines, en espérant que cela stimule la recherche collaborative».  

Du sommeil à la santé dentaire

Les comités de travail créés par PULSAR couvrent des aspects très variés liés à la santé durable et au bien-être des individus et de la population, dont :

  • Le sommeil
  • La cognition
  • L’humeur, le stress et l’anxiété
  • La santé dentaire
  • La santé musculosquelettique
  • La qualité de l’alimentation
  • La consommation de substances psychoactives
  • L’activité physique, la sédentarité et la condition physique
  • La santé mentale au travail
  • Etc. 

«L’arthrite et les douleurs musculosquelettiques sont parmi les causes les plus fréquentes d’invalidité au Québec et les personnes qui en sont atteintes ont des besoins qui ne sont pas comblés par nos soins de santé. Les comités de PULSAR nous ont permis d’identifier les données essentielles à recueillir pour mieux définir la santé musculosquelettique de la population de Québec et d’en définir ses besoins», affirme le Dr Paul R. Fortin, détenteur de la Chaire de recherche du Canada de niveau 1 en maladies rhumatismales auto-immunes systémiques, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur clinicien au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval.

Lors des rencontres, les panels d’experts font un inventaire des différents outils et mesures existants, les catégorisent puis les classent selon des critères reflétant, entre autres, la simplicité d’utilisation, la complexité des mesures et les coûts de mise en place. Par ce processus, les panels établissent, par voie de consensus, des standards de mesures qui seront ensuite proposés par PULSAR sous forme de boîte à outils innovante, pour chaque thème d’intérêt. Réévaluée annuellement, cette boîte à outils sera bonifiée par les panels et pourra être utilisée afin de développer plusieurs indicateurs de la santé durable.

Un langage commun pour mieux collaborer

À compter de l’hiver 2020, cette boîte à outils sera progressivement rendue accessible à la communauté scientifique de l’Université Laval et de ses partenaires. L’objectif derrière tout ce travail collaboratif est éminemment lié à la mission de PULSAR, c’est-à-dire de favoriser l’interdisciplinarité et l’intersectorialité, le partage scientifique et la création de nouvelles opportunités de recherche et de collaboration. 

Comme le mentionne Dre Laëtitia Michou, qui fait partie du panel sur la santé musculosquelettique, les bénéfices souhaités à plus large échelle se font déjà ressentir en petits groupes, lors des travaux en comité. «Ce que j’ai apprécié de la démarche de PULSAR, c’est qu’ils ont réussi le tour de force de fédérer des chercheurs experts dans des domaines parfois éloignés les uns des autres et ne se connaissant pas ou peu, pour les faire travailler ensemble à produire un résultat commun, et ce en un temps record», souligne la chercheuse-clinicienne au centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, rhumatologue au CHUL et professeure agrégée à la Faculté de médecine de l’Université Laval. 

Unique au Québec

En « croisant » ainsi l’expertise des chercheurs de divers domaines et provenant de multiples endroits (communauté UL, grande région de Québec, autres universités et organisations québécoises, etc.), PULSAR vise à explorer et à identifier les meilleures façons de mesurer et d’évaluer un grand nombre de dimensions associées à la santé et au bien-être. Autant dans sa forme, son contenu et sa portée, l’exercice est une première québécoise. Et il va sans dire, le défi est de taille! 

Réunir des chercheurs ayant des intérêts de recherche communs mais provenant de domaines variés, et faire en sorte qu’ils proposent, de façon consensuelle, des outils et des méthodes validées et utilisables dans le cadre de futurs projets de recherche... Il y a un an, l’idée semblait tout simplement farfelue aux yeux de plusieurs! «Tout ce chantier, tant dans sa mise en place que dans son objectif, c’est un défi très ambitieux. Personnellement, c’est ce que je trouve le plus stimulant! Aujourd’hui, de voir que ça fonctionne, d’avoir nos premiers résultats et de constater que de plus en plus de chercheuses et chercheurs sont intéressés par nos travaux, c’est vraiment motivant», explique Félix Desrosiers, analyste en évaluation de la santé durable et responsable de la mise en place et du développement de ce grand chantier. 

Pour connaître les détails des panels d’experts en santé durable, visitez la page Notre approche scientifique sur le site de PULSAR.